Projet Vermicompostage
École Louis-Garnier
Quand on souhaite piquer la curiosité des jeunes, ce sont souvent les petites idées originales, celles qui sortent des sentiers battus, qui réussissent le mieux. En mettant sur pied un projet de vermicompostage dans sa petite école de Rivière-au-Tonnerre, située dans la Moyenne-Côte-Nord, soit à 100 km à l’est de Sept-Îles, Anne Desmeules, la directrice, a sans contredit atteint son but.
Dans cette petite localité d’environ 300 habitants où un système de collecte sélective des déchets n’a pas encore été instauré, le projet de vermicompostage de l’école Louis-Garnier se distingue avantageusement par son côté précurseur. Avec ses 16 élèves, dont seulement six de niveau secondaire, on peut rapidement conclure que c’est toute une collectivité qui a été sensibilisée, avec la naissance de ce projet, aux avantages que procure le compostage et surtout à son impact sur la réduction des déchets.
« Instantanément, nos élèves se sont appropriés le projet. Ils ont été intrigués par les petits vers et se sont rapidement prêtés au jeu. Il a même fallu les arrêter à un certain moment, car nous recevions trop de matières à composter pour notre capacité de traitement », révèle la directrice de l’école.
Depuis déjà quelques années, les élèves préparent à chaque hiver des semis qu’ils s’empresseront de planter sur les terrains de l’école une fois le printemps venu. Dans une région où l’été est plutôt court et les températures plutôt fraîches, la présence d’une école jouissant d’un embellissement fleuri crée chez les jeunes un sentiment de fierté. Dès cette année, ces élèves pourront même fertiliser et enrichir leurs plates-bandes à partir de leur propre compost, soit leur première récolte.
« Pour nos jeunes, il s’agit d’une prise de conscience face à leur propre consommation, et d’un éveil aux capacités limitées de notre planète. Le projet devient aussi un outil d’apprentissage, car il permet à nos élèves de comprendre et d’apprivoiser la production artisanale de compost », indique Mme Desmeules. En effet, depuis l’implantation de ce projet, les étudiants participent à toutes les étapes du processus de compostage. Ils doivent entre autres rapporter la matière première de la maison, calculer la quantité d’eau et de nourriture nécessaire et rédiger les rapports qui leur permettent de suivre l’évolution du projet.
Ne comptant pour l’instant que sur trois bacs de compostage bien installés dans un recoin du sous-sol de l’école, les élèves et la direction espèrent pouvoir donner à leur projet une envergure plus communautaire. Ainsi, en considérant le succès du projet et l’engagement de plus en plus fort de la communauté, la direction de l’école songe à procéder prochainement, en collaboration avec les autorités municipales, à l’aménagement extérieur de grands bacs construits sur mesure qui pourraient accueillir un volume beaucoup plus important de déchets compostables. Conçu en plusieurs phases de développement, ce nouveau projet, qui nécessite somme toute peu d’effort tout en ayant la pertinence de détourner de nombreux sacs d’ordures des sites d’enfouissement, pourrait même conduire, et pourquoi pas, à la commercialisation du compost produit en surplus.
« La simplicité de ce projet démontre clairement qu’il est possible, peu importe la taille d’une école ou d’une localité, de réaliser avec peu de moyens, mais beaucoup de volonté, des projets significatifs. Dans une région comme la nôtre qui n’offre pas encore de système de récupération, il n’y a aucune autre école ni aucun autre organisme qui n’a entrepris de projet de vermicompostage. Nous espérons sincèrement leur en donner l’envie », termine la porte-parole du projet finaliste.